Diane Bellemare forme son caucus d’indépendants

Une autre étape est franchie dans la création d’un caucus de sénateurs indépendants. Les anciens conservateurs Diane Bellemare et Michel Rivard, qui ont quitté la famille conservatrice cette semaine, ont annoncé qu’ils avaient rejoint un groupe de quatre autres sénateurs non affiliés pour former un « groupe de travail ».
Ce groupe, explique en entrevue Mme Bellemare, mettra en commun ses maigres ressources et militera pour l’égalité des sénateurs, qu’ils appartiennent ou non à un caucus partisan. À l’heure actuelle, un groupe de sénateurs peut obtenir des ressources supplémentaires s’il est constitué d’au moins cinq membres, mais il doit être affilié à une formation politique reconnue par Élections Canada. En n’étant pas affilié, il est très difficile (quoique quand même possible) de siéger à un comité, là où s’effectue le gros du travail législatif.
Idée étudiée
Trois des quatre autres sénateurs du groupe ont quitté leur caucus partisan respectif depuis peu : Jacques Demers et John Wallace (conservateurs), ainsi que Pierrette Ringuette (libérale). La quatrième, Elaine McCoy, était déjà une indépendante. Mme Bellemare rêve d’importer au Canada le modèle britannique des « crossbenchers », ce groupe de lords affiliés à aucun parti qui met en commun ses ressources pour étudier les projets de loi. Ils ne répondent à aucune ligne de parti et disent n’être mus que par l’intérêt supérieur du pays.
Le leader conservateur au Sénat, Claude Carignan, est lui aussi intrigué par ce modèle. Il se rend à Londres ce dimanche. Bien que son voyage avait un autre but, il en profitera, explique-t-il au Devoir, pour s’informer davantage à ce sujet. « Je veux voir si on peut importer ce système ici. »
M. Carignan ne s’oppose pas à l’octroi éventuel de ressources au nouveau groupe de sénateurs non affiliés, mais il rappelle qu’un comité se penche déjà sur la modernisation du Sénat. Il en attendra les recommandations avant de se prononcer sur le groupe de Mme Bellemare.
Mercredi, le leader du gouvernement à la Chambre, Dominic Leblanc, avait dit espérer que le Sénat se montre flexible pour accommoder les sénateurs qui veulent se dire indépendants.
« J’ai déjà suggéré aux sénateurs de regarder leurs règles de près, précisément pour accommoder des changements comme semblent souhaiter certains sénateurs. […] Ils devront, je crois, se pencher sur les moyens de moderniser leurs règles pour refléter la réalité que le gouvernement souhaite encourager avec la nomination des sénateurs indépendants à laquelle nous procéderons au cours des prochains mois. »