Madeleine Meilleur n’a pas l’intention de se récuser du poste de commissaire
Madeleine Meilleur n’a pas l’intention de se récuser du poste de commissaire aux langues officielles malgré la controverse entourant sa nomination.
C’est ce que l’ancienne députée de Queen’s Park a signalé à son arrivée au parlement, lundi soir, peu avant son témoignage devant un comité plénier du Sénat.
Lorsqu’on lui a demandé si elle avait l’intention de retirer sa candidature, elle a fait non de la tête avant de s’engouffrer dans la chambre haute.
Dans son discours d’ouverture, Mme Meilleur a déclaré qu’elle avait toutes les compétences requises pour assumer le rôle de commissaire « avec compétence et efficacité ».
Elle l’a réitéré lors d’un échange avec le sénateur québécois indépendant Éric Forest. « Je veux le poste. Je veux le poste », a lancé Madeleine Meilleur.
Elle a soutenu qu’elle avait « toujours mis les francophones, les Franco-Ontariens à l’avant de la politique », et qu’elle avait l’intention d’avoir « la même approche » si sa nomination est avalisée par le Parlement.
La libérale de longue date a enchaîné en affirmant qu’elle avait « beaucoup d’idées » et qu’elle se « réveille dans la nuit » pour penser à ce qu’elle peut faire pour appuyer les communautés linguistiques en situation minoritaire au pays.
Plainte en Cour fédérale
Quelques heures avant cette comparution, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB) annonçait qu’elle déposerait au cours des prochains jours une demande de contrôle judiciaire devant la Cour fédérale pour tenter de bloquer la nomination de Madeleine Meilleur.
L’organisation estime que le gouvernement de Justin Trudeau a enfreint la Loi sur les langues officielles en échouant à mener une consultation en bonne et due forme avec les chefs des partis reconnus en Chambre avant d’arrêter son choix.
Le président de la SANB, Kevin Arseneau, se dit « confiant » d’être en mesure de plaider avec succès que le processus de nomination « ne respectait pas l’esprit » de la loi, précisant que l’organisme compte aussi arguer que Madeleine Meilleur a joui « d’un traitement préférentiel ».
S’il reconnaît que la communauté acadienne entretenait l’espoir de voir un des leurs décrocher le poste — et que l’annonce du choix de la Franco-Ontarienne a donc causé une certaine déception —, il nie catégoriquement que les démarches judiciaires sont motivées par l’amertume.