Un premier pas vers la création de cellules de crise en violence conjugale à Montréal

La Ville de Montréal, Centraide du grand Montréal et la Fondation du Grand Montréal accordent 150 000 $ à un projet pilote destiné à créer, dans la métropole, des cellules de crises en violence conjugale. La Ville espère que cette initiative incitera Québec à financer le projet à long terme.
En mai dernier, le gouvernement du Québec a annoncé l’injection de 9,1 millions de dollars pour créer – en priorité à Montréal – des cellules d’intervention rapide auprès des femmes violentées.
Présentes dans plus d’une demi-douzaine de régions, ces cellules regroupent divers intervenants prêts à agir rapidement en situation de crise conjugale.
Il est plus que temps que quelque chose comme ça se mette en place à Montréal
, affirme Monica Dunn, coordonnatrice à la Table de concertation en violence conjugale de Montréal (TCVCM).
Intitulé Expérimentation et déploiement de cellules de crise en prévention des homicides en contexte conjugal à Montréal, le projet sera mis en œuvre par la TCVCM.
Ces cellules de crise prendront en compte les besoins de toutes les femmes, précise par communiqué le cabinet de la mairesse Plante, notamment les plus marginalisées, telles que les femmes migrantes, à statut précaire, en situation d’itinérance ou de pauvreté et les femmes en situation de handicap, racisées et autochtones.
L’une des priorités consiste à créer des mécanismes de collaboration
entre tous ceux qui s’emploient à dénouer ce problème complexe, décrit Monica Dunn. Le tout afin d’éviter les trous de services
, ces failles qui ouvrent la porte à des situations dangereuses, voire fatales.
Ce sont ces cas qu’on échappe
, dit-elle.
Au Canada, 160 femmes sont mortes des suites d’un acte violent en 2020, ce qui correspond à une femme tuée tous les deux jours et demi.
À la mi-mars, cette année, le Québec avait enregistré six meurtres liés à la violence conjugale, et ce, en un peu plus d’un mois. Du jamais vu
, avait affirmé Claudine Thibaudeau, de SOS Violence conjugale.
À la mi-juin, le corps inanimé d’une femme a été retrouvé à Limoilou; il pourrait s’agir du treizième féminicide à être déploré cette année dans la province.
