Georges Vézina, un vrai conte
C’est le temps des Fêtes, des films de Noël, des contes fantastiques, des légendes joyeuses. Celle-ci est vraie, réelle. L’histoire d’un homme dont vous avez souvent entendu le nom sans trop savoir qui était… Georges Vézina.
Il n’aimait pas l’école. À l’adolescence, il est devenu boulanger comme son père. Georges adorait jouer au hockey et garder les buts sur les patinoires ou dans les rues de Chicoutimi. C’était avant 1910, les gardiens n’avaient pas le droit de se jeter au sol, interdiction de capter la rondelle avec les mains et le goaler ne pouvait non plus immobiliser le disque. Vézina tenait son bâton à deux mains, il jouait en bottes, il n’avait pas de jambières, mais il bourrait ses pantalons de tissus. Il avait plus de 16 ans lorsqu’il a commencé à patiner. Tous les autres jeunes gardiens voulaient copier son style unique. À la fois vif comme un chat et d’un calme olympien, il était fantastique.
La légende a pris tout son sens en février 1910 lorsque la puissante équipe professionnelle des Canadiens et ses vedettes est venue disputer un match hors-concours contre un club amateur à Chicoutimi. Tout le monde tomba des nues, et, pendant des semaines, on entendrait qu’un seul nom : celui de Goerges Vézina qui repoussa toutes les attaques du gros club, procurant incroyablement la victoire à l’équipe locale. Ça dépassait l’entendement.
Moins d’un an plus tard, on est allé chercher Georges Vézina dans son bled et, à raison de 800 $ par saison, il signa son premier contrat avec les Canadiens de Montréal. L’univers du hockey s’enrichira alors d’un homme au talent exceptionnel, à l’attitude sobre, modeste, un athlète brave et résolu. Il gardera les buts 328 fois sans manquer un seul match. À six reprises, il raflera le titre du meilleur gardien du circuit, il gagnera deux coupes Stanley. Il a été le premier gardien de l’histoire à réussir un jeu blanc, le premier à récolter une passe sur un but.
LA FIN DÉCHIRANTE
Automne 1925, Georges arrive au camp d’entraînement, mais il ne file pas. Il a perdu plus de 30 livres et il est fréquemment fiévreux. Il persiste, insiste et il veut être devant son but pour le match inaugural de la saison au Forum contre la nouvelle équipe des Pirates de Pittsbrugh.
En première période, il vomit du sang. À l’entracte, il perdra connaissance et encore une fois, sur la glace cette fois, en deuxième période. On le transportera à l’hôpital.
Quelques semaines plus tard, Georges est revenu dans le vestiaire annoncer à ses coéquipiers qu’il ne les reverrait plus étant atteint trop sévèrement de la tuberculose. Il pleurait et il a demandé à ce qu’on lui donne son chandail. Il est reparti à Chicoutimi où il est décédé le 27 mars. Il n’avait que 39 ans. Cette année-là, le Canadien termina au dernier rang.