Canada. Une fromagerie végan obligée de renoncer au terme « fromage »

Une fromagerie canadienne ne pourra plus utiliser le mot « fromage » pour désigner ses produits fabriqués à base de lait de coco, de noix de cajou et d’amandes. L’entreprise a reçu un courrier de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Cette règle s’applique également en France aux fabricants de « camembert » végan.
Blue Heron, une fromagerie basée à Vancouver (Canada), ne vendra plus de « fromages », rapporte Le Figaro. La société pourra toujours vendre ses produits végans à base de lait de coco, de noix de cajou et d’amandes mais elle devra trouver un autre terme pour les désigner.
La sanction est venue de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, la Canadian food inspection agency, qui, fin janvier, a envoyé un courrier à la fromagerie. Depuis 1990, au Canada, l’appellation « fromage » ne peut désigner que des « produits à base de lait ou de produits laitiers ».
Le « fauxmage » ou « vromage »
Les « fromages » alternatifs proposés par Blue Heron rencontrent un franc succès au Canada où le véganisme est entré dans les mœurs. Une récente étude de l’université Dalhousie souligne que 2,3 millions de Canadiens se considèrent comme végans, ce qui représente près de 10 % de la population du pays.
La règle est la même en France. Des camemberts respectant la norme végan fabriqués par Tomm’Pousse et les Petits Veganne ont dû renoncer à la mention « fromage » sur leurs produits, rappelle le quotidien. C’est la stricte application d’un décret de 2007 selon lequel un fromage est « obtenu à partir des matières d’origine exclusivement laitière suivantes : lait, lait partiellement ou totalement écrémé, crème, matière grasse, babeurre, utilisées seul ou en mélange et coagulées en tout ou en partie avant égouttage ou après élimination partielle de la partie aqueuse ».
Les fabricants de produits vegans trouvent donc des astuces. Certains ont opté pour le terme « fauxmage », d’autres pour « vromage » (avec un « v » pour végétal).