L’entreprise Groupe F. Dufresne fait le plein de stations-service
Groupe F. Dufresne prend du galon. L’entreprise met le grappin sur 98 stations-service Petro-Canada au Québec et au Nouveau-Brunswick, renforçant sa position comme plus gros détaillant de Petro-Canada au pays.
« C’est historique pour nous. C’est une transaction importante », a indiqué au Journal le président du Groupe F. Dufresne, Pierre Dufresne.
Au cours des derniers jours, la compagnie familiale de Québec spécialisée dans la distribution de produits pétroliers a conclu l’achat de certains actifs du géant canadien Suncor, propriétaire de la marque Petro-Canada.
Le montant exact de la transaction, qui a déjà été approuvée par le Bureau de la concurrence, n’a pas été dévoilé. Il s’élève toutefois à « plusieurs dizaines de millions de dollars ». Cette acquisition fera bondir à 180 le nombre de Petro-Canada exploités par le Groupe F. Dufresne.
Il s’agit de la plus importante transaction réalisée dans l’histoire de l’organisation fondée en 1950. Précisons que Suncor conservera tout de même 50 % des parts dans les 98 stations-service. La compagnie de Calgary continuera d’agir « uniquement comme partenaire silencieux ».
Groupe F. Dufresne, dont le chiffre d’affaires devrait maintenant atteindre 750 millions $, détient 283 stations-service sous les enseignes Petro-Canada et EKO, le réseau de dépanneurs Sprint ainsi que des restaurants. Avec cette transaction, l’entreprise dépasse le cap des 1000 employés.
Tremplin pour ses dépanneurs
Pour le président du Groupe F. Dufresne, cet achat servira notamment comme tremplin pour son réseau de dépanneurs. Cela permettra aussi à son organisation d’attaquer pour la première fois le marché du Nouveau-Brunswick. La direction dit avoir également un œil sur l’Ontario.
« Au lieu d’être contrôlés par une société de Calgary, là, les actifs vont être sous le contrôle d’une compagnie de Québec. Tout va se faire ici. Les employés vont être proches de la direction », avance le grand patron.
« Presque tous les Petro-Canada vont avoir la bannière Sprint. On va se retrouver avec plus d’une centaine de Sprint. La marque commence à se diffuser. En ce moment, nous en avons une trentaine », poursuit-il.
Ce dernier est d’avis que les impacts négatifs de la COVID-19 sur l’industrie pétrolière, au cours des derniers mois, devraient disparaître en grande partie lors de la relance des activités après les campagnes de la vaccination.
Plan vert
Questionné à savoir si le plan vert du gouvernement visant à mettre fin à la vente de véhicules neufs à essence à partir de 2035 au Québec l’inquiétait, M. Dufresne a répondu être conscient qu’il devra probablement adapter l’offre dans ses stations-service, au cours des prochaines années.
« On sait que dans plusieurs années, les ventes ne seront pas les mêmes. Il va falloir améliorer notre offre au niveau des dépanneurs. Il va aussi falloir avoir le déploiement de nouvelles sources d’énergie. Il va falloir s’ajuster en fonction de l’évolution des marchés », conclut-il.