Les employeurs ouverts à un renforcement du français au travail

MONTRÉAL — Une majorité des employeurs du Québec sont ouverts à l’idée d’élargir les dispositions de la loi 101 aux entreprises de compétence fédérale, ainsi qu’aux entreprises de 25 à 49 employés.
C’est ce que révèle une consultation menée par le Conseil du patronat du Québec (CPQ) auprès de ses membres: grandes et petites entreprises et associations diverses.
Ce sont ainsi 73 % des employeurs qui ont répondu au questionnaire qui se sont dits d’accord avec l’idée d’étendre l’application des dispositions de la Charte de la langue française aux entreprises de compétence fédérale. Ces entreprises oeuvrent par exemple dans le secteur aérien, les télécommunications, les banques.
De même, 68 % des employeurs appuient l’idée d’étendre les dispositions de la Charte de la langue française aux entreprises de 25 à 49 employés. À l’heure actuelle, seules celles de 50 employés et plus y sont soumises. Ces dispositions visent l’obtention d’un certificat de francisation.
«Ce qui ressort du sondage, c’est une volonté très nettement établie de la part des employeurs ou des entreprises de, oui, renforcer la langue française, avec les mécanismes qui sont prévus, et de ne pas tomber dans un conflit linguistique au Québec», a résumé en entrevue, lundi, Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Les entreprises sont ouvertes, mais veulent aussi éviter ce qu’il appelle «le fardeau» de la réglementation, avec les formulaires à remplir, résume M. Blackburn.
Connaissance d’une autre langue
Le portrait est plus nuancé pour ce qui est du droit pour un employeur d’exiger la connaissance d’une autre langue que le français dans ses embauches.
Pour ce qui est des communications à l’interne, 65 % sont d’accord avec l’idée d’interdire aux employeurs d’exiger une autre langue que le français, alors que 35 % sont en désaccord.
Pour les communications avec la clientèle, cette fois 43 % sont d’accord avec le fait d’interdire aux employeurs d’exiger une autre langue que le français. Ils sont 57 %, soit la majorité, à être en désaccord avec cette idée.
«Le fait que de nombreuses entreprises exportent leurs biens et services hors de la province justifie cette prise de position», écrit le CPQ dans son rapport sur sa consultation.