263 nouvelles unités de logement abordable à Montréal d’ici le printemps 2022

Ottawa et Québec tentent de rattraper le retard dans la construction de logements abordables à Montréal et promettent d’en faire autant ailleurs.
Face à la crise du logement qui sévit dans la métropole, les trois paliers de gouvernement ont annoncé jeudi des investissements de 56,8 millions de dollars pour la réalisation de 12 projets qui totaliseront 263 nouvelles unités de logement abordable.
« Il y a des besoins criants. On l’a vu, on le vit », a reconnu d’emblée le lieutenant québécois du gouvernement Trudeau, Pablo Rodriguez.
« Avec cet argent, la Ville va pouvoir construire de nouvelles habitations, acheter de nouveaux terrains, rénover des habitations », a-t-il expliqué.
Agir rapidement
L’argent provient de l’enveloppe fédérale de l’« lnitiative pour la création rapide de logements » et, comme son nom l’indique, on entend agir avec célérité puisque le ministre responsable de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), Ahmed Hussen, a indiqué qu’on prévoyait livrer les logements d’ici le printemps 2022.
« Rapide, c’est le mot sur lequel je voulais mettre l’emphase parce que, lorsque M. Ahmed Hussen a communiqué avec moi pour me parler de l’échéancier en octobre dernier, j’étais à la fois emballée mais apeurée en me disant : il faut qu’on fasse atterrir ça très rapidement », a déclaré de son côté la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Un retard évident
Pour sa part, Québec a mis de côté une enveloppe de 23 millions $ pour verser durant 20 ans un supplément de loyer aux futurs locataires de certains de ces projets afin que ceux-ci ne déboursent pas plus de 25 % de leur revenu pour se loger.
« Oui, il y a un retard du passé, je l’admets, on essaie de rattraper le retard du passé, mais je crois qu’on va y arriver », a pour sa part souhaité la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.
La mairesse Plante ne s’est d’ailleurs pas gênée pour rappeler qu’il y a encore beaucoup à faire : « Ça ne va pas tout régler et je pense que nous en sommes tous conscients, mais clairement ça montre, selon moi, une façon de faire qui est la bonne. »
Les logements, qui seront issus tant de la construction de logements neufs que de la réhabilitation de vieux édifices, sont destinés à des clientèles vulnérables, notamment aux femmes victimes de violence, aux aînés en situation précaire, aux populations autochtones, aux personnes en situation d’itinérance, à celles aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie et aux handicapés.
Au tour des régions
Pablo Rodriguez a également assuré que l’enveloppe du programme n’était pas réservée à la métropole.
« Ça ne s’arrêtera pas là : on parle de Montréal aujourd’hui, mais on va bientôt annoncer d’autres projets à travers le Québec qui vont permettre de créer plus de logements dans différentes régions. »
La crise du logement frappe en effet la plupart des villes du Québec, qui affichent des taux d’inoccupation inférieurs à 3 %, seuil où l’on considère qu’il y a équilibre entre l’offre et la demande.
Selon les dernières données de la SCHL, publiées en mars 2020, les villes de Québec (2,4 %), Sherbrooke (2,3 %), Trois-Rivières (2,3 %) et Gatineau (1,5 %) se trouvaient toutes en deçà du seul d’équilibre. Certaines municipalités plus petites, comme Saint-Hyacinthe (0,4 %) ou Granby (0,9 %) et plusieurs autres, sont à un seuil critique. Dans la région de Montréal, le taux moyen était de 1,5 %.
