Avenir Assombri De Justin Tradeau
Quelles répercussions de l’affreux scandale politique sur les prochaines élections ?
Accusé d’imposteur, d’antiféministe et de déloyal, le premier ministre canadien sème les germes de la plus pire crise de son mandat. Son prochain parcours électoral se voit en péril.
À peine radoucie, l’affaire SNC-Lavalin semble affecter péniblement la loyauté du discours libéral. Après l’infernale accusation d’ingérence politique de Justin Trudeau dans un scandale de corruption de la société canadienne en Libye, la situation ne cesse de s’aggraver. La décision d’expulsion des deux ex-ministres suscite différents questionnements sur le futur du parti libéral lors du prochain scrutin législatif, prévu sous peu.
Empêtré dans cette crise d’apoplexie depuis le début de l’année, le Premier ministre annonce mardi dernier l’exclusion du caucus libéral des deux ex-ministres à l’origine des allégations d’ingérence portant atteinte à l’engagement partisan. Mme Jody-Wilson Raybould et Mme Jane Philpott, respectivement ex-ministre de la Justice et ex-ministre du Budget, avaient auparavant démissionné sur fond de ce scandale.
Histoire du scandale revue et argumentée
L’histoire remonte au 7 février 2019, quand la publication du quotidien The Globe and Mail cite des sources confidentielles affirmant que Jody-Wilson avait subi des actes contraignants de la part de l’entourage du Premier ministre. Ces gestes insistants interpellent la ministre, profitant de son pouvoir de Procureure générale du Canada, à renoncer à des poursuites judiciaires contre la société canadienne SNC-Lavalin, impliquée dans une affaire de fraude. Ladite firme spécialiste de BTP est incriminée d’avoir versé des pots-de-vin pour s’octroyer des contrats en Libye. L’ancienne ministre déclare être victime de “pressions inappropriées” et cible de “menaces voilées”.
Suite à un enregistrement d’une conversation téléphonique transmis publiquement, et qui réunit Jody-Wilson Raybould avec Michael Wernick, le greffier du Conseil privé. L’enregistrement sans consentementdes propos du haut fonctionnaire assure que le Premier ministre «veut que le gouvernementfasse tout en son pouvoir pour éviter la perte de 9000 emplois [l’effectif canadien du génie montréalais]… et d’une entreprise canadienne de renom».
Justin Trudeau a démenti, lors d’une conférence de presse à Ottawa, toute tentative d’intervention d’une façon “inappropriée” auprès de son ancienne ministre de la Justice. Par ailleurs, il a révélé avoir “nombreuses leçons à tirer” de l’affaire SNC-Lavalin. Il a tenu également à rassurer le peuple canadien que « l’intégrité de nos institutions n’ont jamais été atteintes. L’indépendance de notre système de justice a toujours été défendu et soutenu ».
Le Premier ministre a déclaré avoir juste demandé à l’ex-ministre de revisiter sa décision et chercher un avis juridique externe afin de conclure un accord à l’amiable avec la firme concernée.
Crise politique coûteuse à long terme
Malgré ses discours éloquents, Justin Trudeau se voit dans une situation de plus en plus délicate. Le dossier du génie de BTP engendre plusieurs ambiguïtés quant à la manière dont le gouvernement gère les conflits internes. L’exclusion des deux anciennes ministres, expliquée par le manque de confiance entre les membres de l’équipe gouvernante, n’est qu’une facette de l’échec des libéraux à concevoir un processus commun de travail harmonieux et respectif de la différence des perspectives. La phonicité n’est qu’un trait souvent mis en avant par le chef du Parti libéral:
« On a travaillé très fort pour essayer de trouver une façon d’aller de l’avant ensemble, mais quand c’est devenu clair qu’il y avait non seulement une érosion de la confiance, mais un bris […] on a eu un choix difficile à faire », annonce le Premier ministre lors de son dernier passage à Alma.
À l’approche des élections fédérales, la corde se serre fort en affaiblissant l’image de transparence sciemment entretenue par le présent mandat. La succession des révélations et démissions au sein du bureau du Premier ministre -dont la démission de ses deux conseillers, Gerald Butts et Mathieu Bouchard- confirme l’inefficacité de son mode de leadership.
Le scandale rend à la baisse les opportunités de remporter le prochain scrutin. Dans un sondage réalisé en février, Andrew Scheer atteindrait le dessus avec 36% des intentions de vote contre 34% pour le Parti libéral au pouvoir.
À l’intérieur des coulisses se cachent des histoires implicites passées en camouflage. Justin Trudeau est vivement appelé à abattre ses cartes avant que son étoile ne se noircisse davantage.